Zoltán JánosiAprès l’interview de Vincent, on enchaîne avec Zoltan (@janosizoltan) l’un des co-fondateurs du concept Café Numérique. Revenons ensemble sur l’origine, là où tout a commencé…   J : Bonjour Zoltan, peux-tu me parler de l’origine, comment est né le Café Numérique, dans quelles circonstances, quand et avec qui ? Z : Le CafeN, c’est une histoire qui a débuté après les vacances d’été 2009. Mateusz m’a contacté un jour pour que je rejoigne d’autres personnes, dont Edouard Seynaeve, Vincent Vandoorne, Alex Koprivnicanec, Jacqueline, etc. Une première réunion de coordination avait été proposée, pour ‘brainstormer’ sur les idées suivantes: créer un concept de bar, ralliant le plaisir de revoir les gens de la sphère twitter/facebook etc, et l’intérêt utile d’expliquer ces nouvelles technologies à des personnes qui ne connaissent pas ou trop peu le domaine. Un bar avec un esprit fort proche de ce qu’on appellerait aujourd’hui les ‘unconference’. L’approche à long terme étant de créer un véritable quartier numérique à Bruxelles, situé de la place St Josse (Eglise) à la Place Madou, sur la petite ceinture. Ce projet n’a pas pu voir le jour, suite à la chute du gouvernement Leterme (et un financement de la Politique des Grandes Villes annulé). J’avoue que les idées fusaient de toute part. Une motivation de geek nous a permis de concrétiser presque tout.   J : Quel est le but du Café Numérique ? Z : Progressivement dénomé ‘#CafeN’, on devient vite un trending topic dans la sphère bruxelloises en ligne. Avec le lancement en octobre du tout premier CafeN en collaboration avec le Betagroup, et le tout, au Mirano, on a réussi à toucher dès la première soirée, plus de 400 personnes. Un succès inespéré, qui nous a boostés. C’était clairement le début d’une belle aventure. Initialement, nous voulions réaliser un Café Numérique par semaine. Entièrement bénévole, on se relayait tour à tour pour gérer la communication (le blog, Facebook), inviter les gens (on a fait jouer toutes nos relations), choisir les thèmes, diversifier les intervenants (en général, 2 ou 3 experts maximum par session), et surtout revoir toute la crème on line de l’époque. La crainte était de rester confiné dans un genre d’événement trop geek. Or, le but premier (et pour ma part qui doit rester l’ultime), est de pouvoir vulgariser les nouvelles technologies à un public lambda. Le challenge étant donc de recruter ce public… d’une part, le bouche à oreille fonctionnait bien. D’autre part, il a fallu innover car la salle du Mirano n’était pas toujours disponible (les dernières séances en 2010 se faisaient au Claridge, la salle à côté), nous avons donc parfois ‘délocalisé’ les séances. Une fois chez Google, une autre dans un centre d’accès à l’informatique au cœur de St Josse… Bref, il y en avait pour tous les goûts, et la demande était bien réelle. A côté des thèmes habituels, tels que les fêtes de fin d’années (une spéciale St Nicolas), des soirées spéciales « Android », on créait la surprise en invitant le (feu!) BGGD (Brussels Girl Geek Dinner orchestré par Clo Willaerts), ou en déplaçant les troupes pour la Première d’Avatar en 3D à l’Imagibraine! On le remarque, le défi était de taille. Mais les rencontres générées à cette époque étaient très riches, pour nous tous, et pour l’amélioration des contacts entre blogueurs à Bruxelles (et ailleurs).   J : Qu’est-ce que le participant peut retirer du Café Numérique ? Est-ce que « Learn, Network, Enjoy » résume bien cela ? Z : Je dirais: « Enjoy, Discover, Network ». A l’inverse d’un cours classique à l’unif, nous sommes ici dans le tutoiement permanent, dans la proximité. Les intervenants étaient des spécialistes en tout genre, certains habitués à des classes de 200 élèves. Nous étions parfois 50 seulement, et les bruits, les cris, les interpellations parfois surprenantes, permettaient de rajouter du piment, de détendre l’atmosphère, et surtout de générer une approche « sans barrières » entre le présentateur et le public. Des thèmes qui parfois, pouvaient naturellement dévier, suite à la remarque de l’un ou l’autre dans la salle. Un vrai débat d’idées! Tu remarques que je ne parle pas de conférencier et d’auditoire. Je n’aime pas cela pour le CafeN. Cela doit rester selon moi un lieu où l’on passe au-dessus des expressions ‘oser le pas’, ‘oser la question’. Ce frein doit être absent. Pour laisser une chance à toutes et tous d’attraper le débat. On est au-delà d’une simple vision digitale… On a pu prouver à maintes reprises que, malgré le chahut et le vacarme, le respect était réellement présent. Des personnes parfois discrètes, ont pu poser leur question, et comprendre. Et, idéalement, c’est en étant décontracté et passionné qu’on arrive à mieux comprendre et apprendre les thèmes proposés. Je m’emporte, mais ce sujet me passionne, et cela fait partie de cette aventure CafeN. Humainement, la Saison 1 (que j’ai connu le mieux) était riche pour tout le monde, chaque semaine un peu plus. Au point d’avoir des réclamations d’une certaine ‘base’, inquiète de ne pas recevoir l’agenda (même informel) pour la semaine suivante. Nous avions réussi à fédérer nos ambassadeurs. (Mini fierté pour toute l’équipe).   J : Pourquoi recommander le Café Numérique à de futurs organisateurs, speakers ou hosts ? Z : Face à de nouveaux organisateurs, je serais d’avis de pousser le côté ‘vulgarisation’ des thèmes vers un public large. C’est essentiel, car sans cela, on risque fort de voir le CafeN se transformer en mini Betagroup, ou séance de recrutement HR…. que cela se fasse sur place, c’est logique, mais que cela ne devienne pas un lieu où la cravate est obligatoire, car on perdrait toute l’énergie, l’esprit et la spontanéité du CafeN. Les speakers et les hosts doivent évidemment être conscients de cela aussi. Ils viennent pour répondre à des questions, présenter certains thèmes pour générer le débat. Cela ne va pas dans un seul sens. Le public écoute, et pourquoi pas, rectifie le tir. 20min de présentation, c’est beaucoup. Il FAUT que le public auto-génère le débat, l’échange d’idées. Et dans cet esprit, l’orateur, le speaker ou l’organisateur, prend un rôle de modérateur, indispensable. On serait surpris de l’idée qui peut en ressortir… (et puis, cela évite au public de s’endormir aussi). Le CafeN tel que je l’ai décrit, et vécu la première année, a beaucoup évolué. J’ai/On a fait la première année, le ‘boost’ qu’il fallait pour que cela prenne vie. Après, les avis ont divergé, c’est comme ça. Le temps était de plus en plus précieux, et les difficultés de trouver une salle se faisaient croissantes (on n’avait plus le Claridge ni le Mirano). Absence de fonds public (le projet fédéral sur la politique des Grandes Villes tombait à l’eau, et donc le projet de Quartier Numérique avec). Bref, beaucoup d’inconnues qui ont nécessairement fait évoluer le CafeN vers d’autres cieux. Ce projet n’appartient à personne, il est né dans nos têtes en 2009, c’est vrai, mais mise à part quelques remarques lorsque je lis les notions de « co founder » sur les Linkedin de l’un ou l’autre (inside joke), je ne vois pas cela comme un projet gravé dans le marbre avec une personne à mettre plus en avant qu’une autre. C’est une vision communiste peut-être, mais le but du CafeN est d’offrir une structure qui permette de faire évoluer ce type de débat. Et je continue à dire ‘chapeau’ aux équipes actuelles, clairement. J : Que souhaiterais-tu pour l’avenir du Café Numérique ? Z : Pour le futur du CafeN, je pense qu’il y a plusieurs points que j’aborderais (si j’étais dans le comité);- la notion de financement. Si les pouvoirs publics ne savent pas aider, il faut aller voir le privé. Et qui dit privé, dit ‘influence’ du débat. Mais j’ose imaginer que vous en êtes plus que conscients. L’influence d’un débat peut aussi venir du public, faut pas croire, lors de la Saison 1 déjà, certaines réticences ont été soulevées, lorsque Google proposa généreusement son bureau pour faire la vidéoconférence avec Rudy Demotte et les copains geeks de la Webmission, du côté de SF! C’était top évidemment… Il y a une database énorme à valoriser. Des adresses, des centres d’intérêts… Je souhaiterais aussi que le CafeN continue à rester accessible à toutes et tous. Moins corporate. Plus proche d’un public de non-geeks. Je sais que le challenge d’aller chercher des gens « ailleurs que sur Facebook » quand on n’a pas l’argent pour ça, ce n’est pas facile. Mais il y a certainement une diversification des réseaux à faire. Enfin, je ne peux que souhaiter à toutes et tous de créer son propre CafeN dans sa ville, sa région!!! Mais, avec un grand « Mais », sans pour autant s’autodétruire, et risquer de trop démultiplier les sessions sur une même semaine. Pour éviter cela, il faut bien définir la vision (que je pousserais vraiment vers un public non habitué), et garder l’aspect ludique et le détachement nécessaire qui permet de ne pas se retrouver ‘comme à l’université’.   J : Merci Zoltan pour cette interview très enrichissante pour toute la communauté du Café Numérique. À bientôt ! **

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